Administrateur système : plusieurs vies en une… – Partie 2

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Explorez l’étonnante vérité du métier d’administrateur système : un domaine loin des stéréotypes fades, où l’activité et la variété des missions sont omniprésentes.

Tu es administrateur système. Tu nous disais que tu nous montrerais ce qu’il y a derrière le voile, pour nous donner une idée de ton vrai quotidien et nous prouver que tu es loin de ce que la multitude pense de toi.

Exact. Commençons par les poncifs.

Oui, nous connaissons sur le bout des doigts les systèmes d’information dont nous avons la charge ! Et oui, au centre, nous connaissons sur le bout des doigts les machines et leurs couches logicielles qui les font fonctionner. Oui encore, nous connaissons les systèmes d’exploitation qui gèrent ces serveurs, et oui enfin, nous pouvons résoudre tous les problèmes qui surviennent quand ces machines dysfonctionnent.

On s’en doutait un peu, en même temps, hein…

Justement. Je rajoute que nous sommes de la fameuse famille des opérateurs, même si nous avons aussi de solides notions en développement. Cela fait de nous des informaticiens encore moins connus que les autres, car les développeurs parlent à tout le monde, mais les opérateurs…

Un petit mot là-dessus ? C’est déjà moins connu, cette notion d’opérateurs…

Tu iras voir ou écouter la série « DevOps » sur le mag d’AdmanTIC pour voir que les opérateurs sont ceux qui assurent la stabilité d’un système pour faire tourner des applis qui, elles, sont développées par… des développeurs, comme leur nom l’indique, développées et mises à jour sans cesse. Eux sont dans le mouvement, nous dans l’immutabilité, la stabilité, le solide comme un roc qui ne bouge pas une oreille. Objectif : la continuité de service idéalement sans la moindre panne pour un confort maximal de l’usager final, l’internaute dans mon cas d’hébergeur. Mais aussi le salarié qui travaille sur les logiciels en mode « SAAS », qui sont hébergés sur nos serveurs. Pour la compta, la conception par ordinateur, la gestion… pour un nombre invraisemblable de cœurs de métiers, en fait. Sans parler des e-boutiques pour le commerce en ligne. Nos secteurs sont très vastes.

Je ne voyais pas ça aussi large… C’est vrai qu’à l’échelle du monde, les milliards d’internautes dont tu parlais…

C’est le métier d’hébergeur qui veut ça. Bref. Ainsi, là où je travaille, en dernière analyse, mon rôle est simple (sur le papier) : faire en sorte que les internautes ou usagers qui utilisent les sites hébergés ne remarquent jamais de ralentissement ou d’arrêt, et que les clients, comportant une bonne part d’e-commerçants ou de salariés, ne voient jamais leur chiffre d’affaires s’effondrer à cause d’une machine défaillante entraînant un arrêt de l’activité.

Administrateur systèmes dans un datacenter

Donc, ton métier d'administrateur système consiste en le fait de regarder des machines qui travaillent toutes seules toute la journée, et d’intervenir seulement pour réparer les serveurs dont l’alimentation a cramé ?

Euh non, pas du tout. C’est là qu’on sort des poncifs, archétypes et autres images d’Épinal. Et c’est ici que la réalité commence à dépasser la fiction. Figure-toi que la tâche n’est pas ennuyeuse, qu’elle n’est jamais ennuyeuse, car elle se situe toujours dans l’action, jamais dans la contemplation. Ma vie possède un petit côté Urgences ou Chicago Med totalement insoupçonnable… et insoupçonné…

Tu me cites là des séries médicales pleines d’action, mais ce que je connais des services informatiques, vu d’extérieur, paraît bien plus calme

Mais non, tu vas voir ! L’utilisateur final, c’est lui qui est au centre. Ainsi, dans ma boîte, c’est moi qui conçois ce dont cet utilisateur final a besoin. J’ai une énorme caisse à outils, composée d’open source pour beaucoup et parfois de code propriétaire, et je crée les fondations pour le client. J’aplanis son terrain, je le renforce. Son terrain, ce sont mes machines. Ainsi, il pourra y poser les murs de sa maison au millimètre par rapport aux plans conçus par les architectes, métaphore pour désigner les développeurs. Et je peux aller plus loin : lors de cette première phase, je vais même conseiller ses architectes, et parfois concevoir moi-même des morceaux de la maison pour être certain qu’elle occupe le terrain au mieux.

Une fois l’édifice construit, il faut imaginer la stratégie la plus efficace pour suivre le fonctionnement de tout cet écosystème. Comme je disais, l’objectif, c’est la continuité du service pour l’utilisateur final. Or, un serveur, et c’est ici que ça devient étrange à penser, ça mène sa propre vie. Et c’est cette vie que nous allons suivre, qui va forger une partie de notre quotidien et qui va mener à un grand nombre d’actions. Un quotidien plein d’action, donc. Tout l’inverse de ce que les gens croient. 🙂